Charles Blanc
Georges Seurat invente la technique du chromo-luminarisme (divisionnisme) — plus couramment appelé « pointillisme » —, qui s’inspire de sa lecture du critique Charles Blanc (Grammaire des arts du dessin, 1867),du chimiste Michel-Eugène Chevreul (De la loi du contraste simultané des couleurs, 1839) et du physicien Ogden Rood (Théorie scientifique des couleurs, 1881). Voilà un bon exemple d’inspiration et d’émulations entre différentes personnalités impliquées dans le domaine des arts. L’essence même de PARTAGEOS.COM
L’inspiration dans le domaine des arts est souvent le fruit de la contemplation, de la réflexion, de l’émotion, de l’expérience personnelle et de l’observation du monde qui nous entoure.
On peut retrouver des influences au sein de la même discipline : c’est le cas des artistes inspirés par le travail de leurs pairs. Ainsi, le mouvement impressionniste en peinture a émergé au XIXe siècle grâce à l’inspiration réciproque de peintres tels que Monet, Renoir, Degas et Cézanne. Leurs approches novatrices ont été nourries par leur observation de la lumière, de la nature et de la vie quotidienne.
Des disciplines de nature différente peuvent aussi s’inspirer les unes des autres. En effet, au-delà de la collaboration ou co-création entre artistes qui prit son essor avec la formation de mouvements dadaïstes, surréalistes, issus du Bauhaus, l’inspiration et l’émulation entre les œuvres et les idées inhérentes au domaine des arts et des sciences sont légion tout au long de l’histoire. Il était d’ailleurs fréquent qu’arts et sciences soient liés par leurs penseurs (le grand Léonard en est l’exemple parfait). Et c’est aisément compréhensible, car ces deux éléments sont essentiels pour stimuler la créativité, encourager l’innovation et favoriser la progression de la connaissance humaine.
Quand la science nous présente une image de l’univers lointain, image qui a toutes les caractéristiques d’une grande œuvre, Il est alors naturel que les artistes, quel que soit leur domaine d’activité, soient influencés par une telle beauté. À l’inverse, une idée culturelle et symbolique peut apporter beaucoup aux limites de l’entendement humain.
De la même manière, et il s’agit cette fois de l’influence de l’art visuel sur l’art musical, le compositeur Igor Stravinsky s’est inspiré des peintures de Pablo Picasso pour créer la musique du ballet Pulcinella. Ce croisement d’inspirations a abouti à des œuvres révolutionnaires qui ont redéfini l’art.
Autre moteur qui donne lieu à des avancées primordiales : l’émulation entre deux personnalités, notamment dans le monde scientifique. Les chercheurs s’efforcent de surpasser les travaux de leurs pairs, ce qui les pousse à explorer de nouvelles idées et à repousser les limites de la compréhension humaine. La rivalité amicale entre Albert Einstein et Niels Bohr dans le domaine de la physique quantique a conduit à des avancées significatives dans cette discipline, où nous retrouvons aussi la collaboration ou co-création.
Cette émulation collective permet de relever des défis scientifiques majeurs comme la découverte du boson de Higgs au CERN, qui a nécessité la coopération de milliers de scientifiques. Elle permettra aussi certainement de relever des défis artistiques majeurs, et tout particulièrement un qui serait bien d’actualité. Un défi artistique et culturel qui nous ferait aller au-delà de notre propre œuvre pour permettre à l’humanité de retrouver le sens commun.
Déjà, certaines œuvres numériques sont source de collaboration à une échelle non atteinte jusqu’alors. Des milliers de personnes qui créent autour d’une seule œuvre commune, cela devient possible avec le numérique, même si cette démarche, bien malheureusement, se résume souvent à des opérations financières ou dirigées par un créateur unique qui revendique ses droits patrimoniaux sur l’œuvre pour en tirer une rémunération. Il lui suffira pour cela de démontrer qu’il est à l’origine du projet et qu’il a joué un rôle moteur dans l’élaboration de l’œuvre collective.
Pour autant, des mouvements comme « Fluxus » sont nés dans le désir de non hiérarchisation entre les créateurs et parfois entre les arts. George Brecht définit Fluxus par une communauté d’individus éparpillés et « dissemblables dans leur personnalité et leur travail », mais dont « l’approche humaine est sensiblement la même, pour combattre dur contre l’immense stupidité, tristesse et absence de sens qui font la plaie de notre vie ». (Extraits de l’ouvrage d’Arnaud Labelle-Rojoux, L’Acte pour l’art, 1988).
La combinaison de l’inspiration, de l’émulation et de l’approche humanitaire est particulièrement puissante. Lorsque des artistes s’inspirent mutuellement et rivalisent d’inventivité pour créer des œuvres exceptionnelles, cela peut donner naissance à des mouvements artistiques entiers. Lorsque des artistes s’inspirent d’avancées scientifiques, cela peut donner naissance à de nouvelles utilisations. Qui aurait pu prévoir qu’une pâte à décoller les papiers peints servirait un jour à émuler la créativité de nos enfants ? Eh oui, la pâte à modeler n’était pas faite pour modeler, et pourtant un jeune artiste y a pensé un jour. Il est facile d’imaginer l’immense potentiel de l’union des arts, des sciences, de l’inspiration, de l’émulation et de l’approche humanitaire, sorte de super Fluxus contemporain.
C’est ce que nous proposent toutes ses personnalités si créatives qui collaborent grâce à PARTAGEOS.COM, repoussant ainsi les frontières de la connaissance et contribuant à la richesse culturelle et intellectuelle de l’humanité. Puisse cette approche insuffler une dynamique qui alimentera l’évolution de nos sociétés et de nos civilisations dans le sens du bonheur commun.