L’ultime tentation de l’abstraction…

Il s’agit là d’une expression artistique presque poétique qui évoque une exploration profonde et finale de l’abstraction. L’abstraction, en art ou en pensée, c’est cette distillation d’idées, de formes ou de concepts qui éloigne l’œuvre ou la réflexion de la représentation réaliste.

Sorte de point culminant dans cette exploration, c’est la recherche d’une forme d’abstraction ultime, une quête de la quintessence de la non-représentation, où les éléments concrets sont complètement transcendés.

En exemple, d’abord figuratif, José ZANNI eut cette ultime tentation de l’abstraction avec sa série de monochromes bleus. Les éléments concrets y disparaissent parfois pour laisser place au jeu subtil et dynamique des textures de la matière picturale et des traces blanches qui font jaillir la lumière. Leurs relations y sont explorées à l’infini et les dimensions classiques malmenées. L’espace et le temps disparaissent pour laisser place à une approche quantique fondée sur une harmonie.

Considéré comme l’auteur des premiers monochromes de la peinture contemporaine, Malevitch (1879-1935) n’avait-il pas, bien avant, repoussé les limites de la simplification du langage pictural ? Il rendit ainsi compte de l’essence invisible des choses.

Suprematist composition, 1916, Kasimir Malevitch

Une tendance du XXe siècle propulsée dans le désordre intellectuel de ce début du XXIe.

Si l’on va plus loin dans le cheminement, l’idée même d’appliquer des principes ou concepts de la physique quantique en philosophie ou dans d’autres disciplines culturelles et artistiques en mettant l’accent sur le concept d’harmonie devient alors évidente.

En physique quantique, les phénomènes subatomiques sont souvent décrits de manière probabiliste plutôt que déterministe, et des notions telles que la superposition, l’intrication et l’incertitude jouent un rôle central. Transposer ces idées dans d’autres domaines peut impliquer une approche holistique, où l’accent est mis sur la connexion, l’interrelation et l’équilibre plutôt que sur des concepts plus traditionnels de cause à effet. C’est exactement l’approche que les artistes de demain pourront dessiner à raison pour explorer encore plus en profondeur l’abstraction.

L’harmonie, c’est cette recherche d’équilibre et de compréhension globale, à la fois dans les relations entre les éléments et dans l’interaction des différentes dimensions de l’existence.

Une vision au-delà de notre propre existence, n’est-ce pas ce qui arrive finalement aux œuvres que les êtres humains produisent ?

Composition XIV, 1913, huile sur toile Mondrian (1872-1944).